SOUKKOT – LA FÊTE DES CABANES
La fête de Soukkot ou des cabanes, dure sept jours, du 15 au 21 Tichri (septembre/octobre).
La signification de la fête
Comme Pessa'h et Chavouot, Soukkot a une signification à la fois historique et agricole. Sa signification historique est associée à l’errance des Israélites dans le désert pendant quarante ans sur le chemin de la terre promise, dont il est dit :
Vous habiterez sous la cabane pendant sept jours ; tout indigène en Israël doit habiter sous la cabane, pour que d’âge en âge vous sachiez que j’ai fait habiter sous la cabane les fils d’Israël, lorsque je les ai fait sortir du pays d’Égypte ; c’est moi, l’Éternel, votre Dieu (Lv 23, 42-43).
Mais, en tant que fête agricole liée à la récolte d’automne, Soukkot est également une fête d’action de grâces pour les bienfaits dispensés par la nature durant l’année écoulée :
Quant à la fête des cabanes, tu la célèbreras pendant sept jours lorsque tu auras rentré tout ce qui vient de ton aire et de ton pressoir (Dt 16, 13).
Les rites
Dès la fin de Yom Kippour, la construction d’une cabane (soukka) est entreprise. Elle est faite de planches et de feuillages, décorée des fruits de la saison, située dans les jardins ou encore sur les balcons des maisons à ciel ouvert.
Le premier jour de la fête, la Tora prescrit de prendre quatre espèces végétales, représentées aujourd’hui par un cédrat (etrog), des branches de palmier (loulav), de myrte (hadas) et de saule (arava) :
Le premier jour vous vous munirez de beaux fruits, de feuilles de palmiers, de rameaux d’arbres touffus ou de saules des torrents, et vous serez dans la joie pendant sept jours devant l’Éternel votre Dieu (Lv 23, 40).
Durant les jours de la fête, le loulav – par extension, l’ensemble de ces plantes – est agité en direction des six points de l’espace : sud, nord, est, vers le haut, vers le bas, ouest, pour signifier que le règne de Dieu s’étend à toutes les extrémités de l’univers.
La liturgie est marquée par la récitation du grand Hallel (Psaumes 113 à 118) et par la lecture de Qohélet (l’Ecclésiaste) en contrepoint.
Chaque jour, une procession a lieu autour de la synagogue accompagnée de la récitation des hymnes de prières (Hochanot). Le refrain Hochana signifie « Sauve, nous te supplions ! ». Le septième jour est appelé Hochana Rabba « le grand Hochana », à cause des nombreuses et longues prières que chacun.e récite pour son salut.
À la fin de Soukkot, la prière pour la pluie – il ne peut y avoir de récolte sans elle – rappelle le rite de la libation d’eau au Temple de Jérusalem. Le souvenir de cette fête est resté si vivant dans le cœur des Juifs qu’il est devenu proverbial :
Quiconque n’a pas assisté à la joie de la libation d’eau n’a jamais vu de véritable joie de sa vie (Michna, traité Soukka V, 1).